Donald Trump va signer samedi un nouveau décret ordonnant l’examen « des violations et abus » des accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux signés par les Etats-Unis dont celui de l’OMC, a indiqué vendredi Wilbur Ross, secrétaire au Commerce.
Un rapport sera rendu dans 180 jours se concentrant « sur les accords eux-mêmes et non pas sur le comportement des pays », a indiqué le ministre. Ce rapport mettra en avant « non seulement les problèmes mais aussi les solutions alternatives », a souligné M. Ross qui n’a pas exclu « la possibilité d’amender » les règles de ces accords.
« Je n’exclurai pas la possibilité d’obtenir des modifications » que ce soit au niveau des partenariats « bilatéraux, multilatéraux ou avec l’OMC », a-t-il ajouté.
Ce décret est la dernière initiative de l’administration Trump pour restreindre les déficits commerciaux et favoriser le « Made in America ».
Fin mars, Donald Trump avait déjà demandé au département du Commerce d’établir une « liste des tricheurs », pays par pays et produit par produit. Il a aussi menacé de renégocier l’Aléna, l’accord de libre-échange qui lie les Etats-Unis, le Mexique et le Canada.
« Il n’y a jamais eu jusqu’ici une évaluation systématique de ce qu’a été l’impact des accords de l’OMC sur le pays », a affirmé M. Ross.
Les Etats-Unis sont le pays « le moins protectionniste », a-t-il assuré, citant la liste des dix pays avec lesquels Washington accuse des déficits commerciaux.
Au premier rang vient la Chine (347 milliards de dollars), suivie par le Japon (68,9 milliards), l’Allemagne (64,9 milliards) et le Mexique (63,2 milliards). Mais la liste compte aussi l’Irlande, le Vietnam, l’Italie et l’Inde, a précisé M. Ross qui base ses chiffres sur les échanges de biens seuls.
L’accord de l’OMC compte 164 pays membres et « une large majorité d’entre eux sont des pays qui exportent davantage chez nous qu’ils n’achètent chez nous », a relevé M. Ross lors d’une conférence de presse à la Maison blanche.
Il a critiqué la fameuse clause de la nation la plus favorisée qui oblige les partenaire commerciaux à élargir à tous les conditions les plus favorables offertes à un pays.
Le secrétaire américain au Commerce a aussi reproché à l’OMC de ne pas savoir gérer les barrières commerciales autres que l’imposition de droits de douane. L’organisation n’est pas non plus efficace, selon lui, pour examiner les problèmes posés par les droits de propriété intellectuelle ou l’économie numérique en général.
Enfin, le responsable américain a accusé l’OMC d’être « très, très bureaucratique », lui reprochant de ne se réunir que quatre fois par an.
« Comme dans toute organisation multilatérale, il y a toujours le potentiel d’en modifier les règles », a prévenu M. Ross.
AFP