C’est par la violence encore que les autorités congolaises ont tenté d’empêcher les partisans de Martin Fayulu de l’accueillir à Lubumbashi, mardi midi. Plusieurs sources signalent non seulement l’utilisation de gaz lacrymogènes, mais également des tirs à balles réelles. Le candidat a été blessé, apparemment par un tir de gaz lacrymogène.
Lubumbashi, capitale de la province du Haut-Katanga, a été secouée par la violence mardi matin, quand la police a dispersé par des gaz lacrymogènes le rassemblement de plusieurs milliers de partisans du candidat à la Présidence de la coalition d’opposition Lamuka, Martin Fayulu.
Aprement disputé
On sait que, dimanche, les autorités l’avaient empêché d’atterrir à Kindu (Maniema), supposé être le fief du candidat officiel Emmanuel Ramazani Shadary, et que, lundi, il avait reçu un accueil triomphal à Bukavu (Sud-Kivu), fief de Vital Kamerhe.
Le Katanga est âprement disputé par le régime du président hors mandat Joseph Kabila – dont la famille est originaire – aux deux ténors de la région, Moïse Katumbi – maintenu en exil forcé pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle de ce 23 décembre – et Gabriel Kyungu, surnommé « Baba Katanga » (le père du Katanga) et coordonateur de Lamuka à Lubumbashi. Ces deux derniers sont entrés en dissidence en 2015 en raison des préparatifs de Joseph Kabila pour se maintenir à la Présidence au-delà de la fin de son dernier mandat légal, le 19 décembre 2016.
Les deux dissidents soutiennent le candidat de la coalition d’opposition Lamuka, ce qui explique le nombre de Lushois accourus à l’aéroport de la Luano, mardi matin, pour accueillir Martin Fayulu, peu connu dans cette province jusqu’à sa désignation comme candidat unique de l’opposition, le 11 novembre dernier; on sait que Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont ensuite trahi leur promesse de soutenir le candidat unique de l’opposition, pour la plus grande satisfaction du régime.
Lacrymogènes et tirs
Mardi, « des centaines de policiers armés » et des « camions anti-émeute » ont été déployés, selon la coalition d’opposition Lamuka, contre le public venu à l’aéroport. A la sortie du candidat de l’aérodrome, la répression a redoublé et, selon plusieurs témoins, des tirs à balles réelles se sont ajoutés aux gaz lacrymogènes. Martin Fayulu a dû se replier dans son véhicule et plusieurs personnes de son équipe se sont trouvées mal, dont le candidat lui-même.
Selon les informations de La Libre Afrique.be, on déplorait en début d’après-midi, au moins quatre blessés par balles à l’hôpital de La Kenya – quartier populaire – parmi les gens qui avaient attendu Fayulu.