
APA-Kinshasa (RD Congo) – Le procès des assassins des deux experts de l’ONU enlevés et retrouvés morts dans la province du Kasaï central (centre de la RDC) va bientôt s’ouvrir à Kananga, selon l’annonce faite à la presse par les deux hauts magistrats militaires dépêchés sur le terrain pour mener des enquêtes pré-juridictionnelles.
Les deux magistrats, le colonel Odon Makutu Mwendele, premier avocat général des forces armées, et le colonel Cyprien Muwau Sanzu, avocat général des forces armées, ont indiqué avoir terminé leurs investigations sur les deux dossiers phares de l’affaire Kamwina Nsapu à savoir l’assassinat des experts de l’ONU et les tueries imputées aux éléments des Forces armées de la RDC (FARDC) dans la localité de Mwanza-Lomba, plus exactement au village de Bena Tshikasu, dans la province du Kasaï oriental.
Dans les deux cas, l’instruction est déjà terminée, les préventions ont été libellées et les audiences publiques vont bientôt s’ouvrir, ont-ils annoncé, invitant les médias qui le souhaitent à aller couvrir les audiences publiques à Kananga pour le dossier des experts de l’ONU et à Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï oriental pour celui des tueries de Mwanza-Lomba.
Ils ont précisé, s’agissant des experts de l’ONU, que deux insurgés sont en détention sur seize incriminés. Il sera procédé par défaut en ce qui concerne les accusés «latitants », ont-ils ajouté. Parmi les griefs à leur charge : crimes de guerre par meurtre, crimes de guerre par mutilation, terrorisme, participation à un mouvement insurrectionnel, organisation et commandement d’un mouvement insurrectionnel.
L’auditorat général des FARDC a déjà déposé depuis le vendredi 19 mai les dossiers de deux présumés auteurs de l’assassinat de deux experts de l’ONU au tribunal militaire de garnison de Kananga (Kasaï-Central), ont-ils fait savoir.
Pour ce qui est des tueries de Mwanza-Lomba connue sous le nom de « l’affaire major Nyembo et consorts », sept suspects militaires sont placés sous mandat provisoire et sont poursuivis pour : crimes de guerre par meurtre, crimes de guerre par mutilation, crimes de guerre part traitements cruels, inhumains et dégradants, refus de dénonciation d’une infraction commise par justiciables de juridictions militaires.
Ces tueries de Mwanza-Lomba avaient défrayé la chronique en février dernier à la suite d’une vidéo y relative qui avait circulé sur les réseaux sociaux.
A une question de la presse sur le sort des accompagnateurs congolais des deux experts de l’ONU, les deux hauts magistrats militaires ont déclaré que les enquêtes continuent pour déterminer ce qu’ils sont devenus. A ce stade des investigations, ils ont dit ne pas être en mesure de confirmer que le corps retrouvé à côté de ceux des experts de l’ONU appartenait à l’un de ces accompagnateurs.
Ils ont, par ailleurs, affirmé savoir « qui a coupé la tête » de l’experte de l’ONU, « sur ordre de qui » et « qui la détient ».
Cependant, comme on est dans une « zone opérationnelle », on ne peut y aller n’importe comment mais tout est mis en œuvre, du moment que celui qui la détient est identifié, pour récupérer cette tête.
AFP