Deux associations de la diaspora congolaise le claironnent depuis le 10 mars : ce jour-là, elles ont déposé « une plainte contre Joseph Kabila » devant la CPI, et elle aurait été jugée « recevable ».
L’Association pour la promotion de la démocratie et le développement de la RD Congo (Aprodec) et la Ligue contre la corruption et la fraude (Licof) disent avoir ainsi dénoncé les récentes exactions de l’armée dans le Kasaï (centre du pays) et l’existence d’un charnier à Maluku, en 2015.
La réalité est quelque peu différente, comme l’explique une source au bureau de Fatou Bensouda, la procureure. D’abord, cette dernière ne reçoit pas de « plainte », seulement des « communications ». Si elle estime qu’un crime a été commis, elle seule peut décider d’engager des poursuites.
Ensuite, son bureau n’a pas jugé ces documents recevables : il n’a fait qu’accuser réception, comme pour toutes les communications, ce qui n’exclut pas que ces documents puissent servir à l’occasion de procédures ultérieures.
Enfin, la CPI donne la priorité aux juridictions nationales pour engager des poursuites. Le bureau de la procureure enquête toujours, en revanche, sur la mort de dizaines de manifestants tués par balles lors des émeutes de septembre 2016 à Kinshasa. « Nous suivons attentivement les suites que la justice congolaise donne à cette affaire », ajoute notre source.
Jeune Afrique