Acculé par le Pouvoir qui ne résigne pas sur les occasions pour la déstabiliser, la coalition de l’opposition dirigée par Félix Tshisekedi cherche un second souffle dans sa lutte pour la démocratie en RDC.
a photo ci-dessus dit tout! Trois hommes: Félix Tshisekedi, Pierre Lumbi et Moïse Katumbi restent à l’heure actuelle seuls piliers du mouvement ant-Kabila en République démocratique du Congo. Car, entre-temps, la grande coalition érigée par Étienne Tshisekedi en juin dernier sous la bannière du Rassemblement n’est plus ce qu’elle était. Plusieurs d’entre eux, dont deux signataires de l’acte de Genval ont fini par choisir une lutte plus douce, un partage de pouvoir avec la Majorité Présidentielle, dans une application sélective de l’accord signée le 31 décembre dernier à Kinshasa.
En effet, la désignation à titre posthume de Félix Tshisekedi comme candidat de ce mouvement au poste du Premier ministre par Etienne Tshisekedi, ainsi et surtout celle de Pierre Lumbi au poste du président du Conseil des sages a sonné le glas de l’union sacrée pour combattre Kabila. A présent, Moïse Katumbi que beaucoup accuse de manipuler les opposants à sa solde, doit affronter le pouvoir dans un format réduit et plus compliqué.
Arrivés à Bruxelles le week-end dernier, Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi ont tout de suite pris langue avec l’ancien gouverneur du Katanga, dans ce qui est officiellement présenté comme une « tournée européenne ». Dans les coulisses, les opposants congolais sont surtout à la recherche d’une nouvelle stratégie, tant ils ont paru chavirer. A l’image de cet appel pathétique de Félix Tshisekedi , le 24 avril à Kinshasa, aux présidents Alpha Condé et Edouardo Dos Santos pour une énième médiation qui devient hypothétique.
Autour de celui qui semble clairement être le leader de la troupe, le Rassemblement dit Limete annonce un conclave à Kinshasa et appelle le peuple à résister. Des rhétoriques certes déjà entendues mais qui ont toutefois le mérité de voir la mise en place de la nouvelle stratégie qu’ils auraient concoctée entre temps. Après avoir menacé maintes fois d’en recourir à la rue et après surtout la manifestation manquée du 10 avril, le Rassemblement est plus qu’attendu au tournant dans ces futures initiatives.
La seule bonne nouvelle de cette situation du Rassemblement est qu’il semble être débarrassé d’éléments susceptibles de céder face à la pression du Pouvoir. Outre les Limbi et le G7 quasi-intact, les opposants peuvent toujours compter sur la fougue de Martin Fayulu, qui ne décolère pas face au manque d’alternance à la tête du pays. Ils pourront tout aussi compter sur la Communauté internationale qui reste sur des menaces contre Kinshasa, appelant à l’application de l’accord du 31 décembre, qui coïncide avec la vision du Rassemblement.
Entre temps, le Pouvoir aussi semble suivre de prêt les mouvements de l’opposition. Alors que le nouveau gouvernement du Premier ministre Bruno Tshibala est attendu depuis plusieurs semaines, la signature contestée de l’arrangement particulier à Kinshasa le jeudi dernier a isolé une fois de plus Kinshasa sur la scène internationale, où la Communauté internationale semble officiellement soutenir la coalition de Félix Tshisekedi. De plus, l’enterrement forcé de Tshisekedi, dont la dépouille est annoncée dans la capitale congolaise pour le 12 mai et qui ne semble pas avoir été autorisé par le gouvernement risque d’accentuer la crise politique.
Finalement, l’opposition pourra compter sur les mécontents de la prochaine équipe gouvernementale, alors que Vital Kamerhe et Samy Badibanga y réclament des grandes parts, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) est monté au créneau pour réclamer la présidence du Conseil national de Suivi. Ce qui risque de fâcher Joseph Olenghankoy, ou même Vital Kamerhe qui lorgnait sur le fauteuil laissé vacant par Étienne Tshisekedi.
Politico.cd