L’ancien vice-président de la République démocratique du Congo, qui purge déjà une longue peine de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, a été condamné par l’institution de La Haye pour subornation de témoins. Même poussé dans ses retranchements, il n’aura reculé devant aucun stratagème, aucune extrémité pour se sauver de la justice. L’ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba, a été condamné mercredi par la Cour pénale internationale (CPI) à un an d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende pour subornation de témoins. Jeune Afrique
Cette peine vient s’ajouter à celle reçue en juin – dix-huit ans de réclusion – pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » commis entre octobre 2002 et mars 2003 en République centrafricaine (RCA) par le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), groupe armé qu’il dirigeait à l’époque et avait envoyé en RCA pour soutenir le président Ange-Félix Patassé contre les « rebelles » de François Bozizé.
Au cours de ces quelques mois, le MLC s’était livré à de multiples exactions – viols, meurtres, pillages. Une période noire qui a d’ailleurs inspiré à la réalisatrice suisse Heidi Specogna un film, Cahier africain, dans lequel elle revient sur des centaines de vies mutilées et de destins brisés. Le Temps
Le procureur avait initialement requis huit ans de prison à l’encontre de M. Bemba, reconnu coupable à la mi-octobre d’avoir influencé quatorze témoins, présenté de fausses preuves et sollicité la déclaration de faux témoignages. Africanews
L’International Business Times explique que l’ex-dirigeant aurait été aidé par quatre complices. Pour parvenir à ses fins et diriger les manœuvres de sa cellule, il aurait utilisé avec eux un langage codé au téléphone. C’est la première fois qu’un tel jugement est rendu par la CPI, laquelle, depuis son entrée en fonction en 2002 (soit quatre ans après l’adoption du Statut de Rome de juillet 1998), s’efforce, avec plus ou moins de réussite, de préserver les témoins de toute « interférence », souligne The Guardian.
C’est la première fois qu’un tel jugement est rendu par la CPI, laquelle, depuis son entrée en fonction en 2002 (soit quatre ans après l’adoption du Statut de Rome de juillet 1998), s’efforce, avec plus ou moins de réussite, de préserver les témoins de toute « interférence », souligne The Guardian.
Reste que l’institution de La Haye demeure confrontée à des critiques peu amènes de la part de certains pays africains – Burundi et Afrique du Sud en tête –, qui la considèrent comme un outil au service du « racisme » et de « l’impérialisme ». Un regard qui, semble-t-il, n’est pas près de changer…
Lemonde.fr